mercredi 12 février 2014

Samusocial: Milquet s'insurge et demande un audit

Samusocial: Milquet s'insurge et demande un audit

MATHIEU COLLEY ET BELGA Publié le - Mis à jour le 



ECONOMIE "Faire la lumière sur les nombreuses irrégularités." 
Joëlle Milquet, cheffe de groupe CDH au conseil communal de la Ville de Bruxelles, a réagi avec virulence, ce jeudi, à la divulgation des conclusions de l'Inspection de finances concernant la gestion du Samusocial. La vice-Première ministre, dans l'opposition au niveau communal, "s’insurge contre le manque total de transparence et les dépenses considérables dans les facturations émises par le Samusocial et dans les flux financiers entre le CPAS de la Ville de Bruxelles et le Samusocial, révélés par un rapport de l’Inspection des Finances, et contre la rémunération excessive de sa directrice, Pascale Peraita, qui représenterait un budget annuel de 192 .705,34 euros", indique-t-elle par communiqué. "Eu égard à la vocation du Samusocial, qui est de venir en aide aux plus démunis, cette rémunération est très choquante."
Elle interpellera prochainement la majorité bruxelloise afin "qu'un audit soit lancé rapidement pour faire la lumière sur les nombreuses irrégularités soulevées par le rapport de l’Inspection des Finances". Les conseillers CDH du CPAS de la Ville de Bruxelles feront la même demande concernant le CPAS en lui-même, ajoute-t-elle. "De plus, Pascale Peraita étant pressentie pour prendre la tête du CPAS de la Ville de Bruxelles, on peut pour le moins s’interroger quant à la légitimité dont elle disposerait au vu des compétences en matière de gestion des finances publiques nécessaires à une telle fonction", lance encore Joëlle Milquet.
Ce jeudi, "La Libre" a rendu public le résultat d'une inspection financière commandée par la Cocom au sujet de la gestion du Samusocial, dirigé par la socialiste Pascale Peraita. Outre, un manque de transparence et une absence de respect de la législation sur les marchés publics, l'Inspection des finances s'interroge sur le système de primes en vigueur au Samusocial et sur la rémunération de la directrice.
Huytebroeck: Pas question de mettre en cause le boulot abattu par les travailleurs
Sous leur casquette de membres de l'exécutif de la Commission Communautaire Commune de Bruxelles, les ministres bruxellois ont pris acte jeudi du rapport de l'Inspection des Finances, commandé par leurs soins au début de l'année, au sujet de l'usage des subsides dont bénéficie la Samusocial, association d'aide aux sans-abri de la capitale.
Aucun de ceux-ci n'a voulu s'exprimer, à ce stade, sur le fond du dossier, d'autant que l'association dispose d'un mois pour apporter une série d'éclaircissements, dans le cadre d'une procédure d'inspection assez classique.
Selon la ministre Evelyne Huytebroeck (Ecolo) chargée, comme sa collègue Brigitte Grouwels (CD&V) de la Politique d'Aide aux Personnes au sein de cette institution bi-communautaire bruxelloise, ce rapport avait été commandé au début de l'année par elle-même, et les ministres Grouwels et Vanhengel, pour s'assurer qu'il n'y ait pas de double emploi de subsides de la CoCom (1 million d'euros par an) et du fédéral, "comme on peut le faire pour toutes les associations largement subsidiées".
D'après la ministre, le Samusocial dispose d'un mois pour réagir. Le rapport reviendra ensuite sur la table du gouvernement fort des éléments d'informations complémentaires.
Sur le fond, Evelyne Huytebroeck s'est refusée à ce stade à faire des commentaires, pas même sur la hauteur des rémunérations du personnel du Samusocial "avant d'avoir plus de détails et notamment de disposer de données comparatives sur les rémunérations accordées dans d'autres institutions sociales de taille comparable".
Pour elle, cet épisode ne peut en tout cas pas remettre en cause le "travail conséquent" abattu par le Samusocial.
Même son de cloche recueilli auprès d'un autre membre (non-socialiste) du gouvernement bruxellois qui a tenu à rester plus discret: "Le Samusocial est la seule association bruxelloise du secteur à fonctionner aussi efficacement pour prodiguer une aide médicale et un hébergement provisoire dans les situations d'urgence. Cette asbl a été créée par le CPAS de la Ville de Bruxelles parce qu'il est le plus sollicité à Bruxelles pour éviter que des gens ne crèvent en rue."

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